Jarvis Cocker et Air... les dandys de la Cité

Publié le par Ghost Writer

Air + J Cocker, juin 2010A première vue, cela pourrait ressembler au mariage de la carpe et du lapin : d'un côté, le duo parisiano-versaillais Air, dont l'électro sous Prozac constitue un des si rares succès internationaux de la musique française, plutôt du genre à cultiver la discrétion ; de l'autre, Jarvis Cocker, connu pour son rock vénéneux, et poseur comme pas deux.

 

D'ailleurs, ce 4 juin à la Cité de la Musique, il n'est pas exagéré de dire que Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin, tout vêtus de blanc, comme pour mieux se fondre le paysage, ont véritablement laissé la vedette à leur invité, qui n'en demandait pas tant. Cabotin à souhait, l'ancien chanteur de Pulp, prototype même du dandy british, a joué avec plaisir le rôle de maître de cérémonie, tenant le micro pour un set éclectique, où l'on croisera ses chansons à lui, celles de ses compères, mais aussi celles qu'ils ont écrites ensemble.

Le concert débute d'ailleurs sur un extrait de "5:55", premier album de Charlotte Gainsbourg (si l'on excepte Charlotte Forever enregistré à 15 ans sous l'égide de papa). Air avait composé la musique de cet album, alors que Jarvis Cocker s'était attelé aux paroles avec un certain Neil Hannon (Divine Comedy).

Un peu plus tard dans le show, Jarvis Cocker gratifiera ceux qui n'ont jamais eu la chance de voir Pulp sur scène d'une séance de rattrapage en reprenant This is Hardcore ou Ladies Man, un des morceaux les plus obscurs du groupe, mais qui donne à son auteur l'occasion d'une démonstration de déhanché très second degré.
Air + J Cocker, juin 2010 2
Visiblement ravi d'être là, Jarvis semble tout aussi à l'aise pour reprendre les chansons de ses compères d'un soir, comme s'ils jouaient ensemble depuis toujours. Et c'est dans une semblable communion qu'ils reprennent The Old Man's Back Again de Scott Walker, "artiste respecté par tous les gens présents sur scène ce soir", précise Jarvis Cocker, qui est le seul à communiquer avec le public, dans un français quelque peu chaotique.

La clé de la complicité scénique d'Air et de Jarvis Cocker nous sera donnée  à l'occasion du dernier morceau du rappel. Leur idylle musicale remonte en fait à 1997, au moment où un morceau va à lui seul propulser Air dans la stratosphère. En introduction à ce final si attendu, Jean-Benoît Dunckel rappelle opportunément que Jarvis Cocker fut le premier à passer le titre sur une radio anglaise. La chanson en question, bien évidemment, s'appelle... Sexy Boy. Et nos trois larrons étaient, ce soir-là, beaux comme des dieux !

 

 

Bonus vidéo : AIR & JARVIS COCKER : SEXY BOY (live @ Cité de la Musique)

Publié dans After Shows

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article